Miam une bonne bière ^^ [Libre]

Evan avait passé une journée habituelle. Enfin habituelle pour Eden. Sa vie d’avant lui semblait à des millénaires, comme s’il s’agissait de celle de quelqu’un d’autre. Il n’était encore qu’un gamin lorsque le virus avait tué tous ceux qu’il aimait. Le chaos et la misère avaient terminé le travail. Et puis il y avait eu Abigail. Il avait du mal à s’imaginer une vie avant elle. Ce qui était avant elle lui semblait irréel.

La journée avait été dure, les gens avaient connu plusieurs années de chaos total avant de se retrouver en paix. Beaucoup avaient oublier qu’ils n’avaient plus à se battre pour survivre. Les membres de la relève avaient eu beaucoup de mal à faire entendre raison à certains citoyens aujourd’hui. Evan se disait qu’il aurait probablement fini comme eux s’il n’avait pas rencontré Abigail. Grâce à elle, il avait réussit à occulter complètement la période violente de sa vie. Il avait à nouveau une raison de vivre. Comme lui, la plupart des gens qu’il avait dû calmer aujourd’hui avait tout perdu, ils avaient errer comme des âmes en peine en se demandant pourquoi survivre. Evan avait eu la chance de pouvoir répondre à cette question, ce n’était pas le cas des autres personnes. Souvent, il se demandait ce qui lui avait valu une telle chance.

*J’ai le cafard moi !*

Ça ne lui arrivait pas souvent. Il avait horreur de ce sentiment mais avec la vie qu’il menait malheureusement il fallait bien que cela lui tombe dessus de temps en temps.

*Je ne peux pas rentrer comme ça !*

Depuis qu’Abigail était enceinte, son instinct protecteur, déjà très fort au naturel, s’était encore renforcé. Il voulait donner une apparence de force, de chef invulnérable. Il ne lui mentait pas, il voulait juste éviter à tout prix qu’elle s’inquiète. Il voulait que tout ne soit plus que bonheur dans leur nouveau foyer, que le bébé se sente heureux avant même de naître. Quoi ? Non, il n’avait pas de côté fleur bleue ! Il interdisait quiconque d’avoir de telles idées. Seulement c’était son rôle de mari et père de préserver sa femme et son fils à naître.

« Mon amour, je rentre un peu plus tard ce soir. Ne t’inquiète surtout pas, je serai bientôt là. Je t’aime » !

Il envoya rapidement le message [je n’ai vu l’indication nulle part, mais ils ont bien des téléphones portables hein !] et rangea son téléphone. Il ne lui mentait pas, il n’avait donc pas à se sentir coupable. Il prit le chemin du bar le plus proche. Il voulait une bière, une seule, puis rentrer chez lui avec les démons de la journée loin derrière lui. Il poussa la porte du Crashdown et entra immédiatement en collision avec quelqu’un.

Le choc ne fut pas très violent car heureusement il n’était pas entrer en collision avec une brute épaisse mais avec une jeune femme. Elle s’excusa disant qu’elle ne regardait pas où elle allait tout en lui sortant un sourire des plus charmants.

Je n’ai pas non plus vérifié s’il y avait quelqu’un derrière la porte. Je crois que les torts sont partagés.

C’était plus fort que lui : il était fidèle mais avait besoin de charmer les jolies filles. Il ne comptait pas aller plus loin bien sûr mais du haut de ses vingt-neuf ans, il aimait savoir qu’il plaisait. Il en avait déjà parler avec Abigail, il savait qu’elle n’aimait pas même s’il lui avait assurer qu’il ne fallait pas s’inquiéter.

Je suis Williams, Evan Williams.

Il sourit en pensant à cette allusion aux vieux films de James Bond. Le dernier datait de 2015. Il regrettait souvent qu’on ne fasse plus d’aussi bons films que ceux du temps de ses parents et de ses grands-parents. Il y avait là plein de répliques, de finesse de jeu. Après cela, seuls les effets spéciaux comptaient. Il espérait sincèrement que quand on se remettrait à faire du cinéma à Eden, on voudrait atteindre la qualité des vieux films.

Il revint à la réalité. Il avait renversé la bière de la jeune femme. Un serveur était déjà arrivé en ronchonnant pour essuyer le sol. Evan s’excusa des dégâts qu’il venait de causer et promis de repayer le verre. Il savait qu’Abigail n’apprécierait probablement pas ce qu’il s’apprêtait à faire mais en tant que gentleman, il se serait sentit mal de n’avoir pas réparé son erreur. Il avait été bien élevé par ses parents adoptifs et il s’était juré de leur faire honneur.

Peut-être que je peux vous offrir une nouvelle bière pour remplacer celle que j’ai envoyé à l’autre bout de la pièce.

Il était clair : c’était juste un verre. De toutes façons, si ça ne l’était pas, il lui suffirait de parler de sa femme et de son fils à naître pour remettre les choses à leur vraie place !